Nous
somme dans cet entre deux. Nous sommes partis d'un endroit, mais nous ne sommes
pas encore totalement arrivés dans l'autre. En ce moment je ne suis plus
installée nulle part.
Je
crois que certains recherche avec plaisir ces recommencements, ces nouvelles
vies ou tout est à construire. Partir, loin, à la recherche de la nouveauté.
Je
pense ne pas être de ceux là, même si au fond j'aimerai, vraiment.
Le
changement est une grande source d'angoisse pour moi. Je crois que je commence
à accepter l'idée que j'aime que les choses soient balisées, tracées. Ça me
rassure. Ce chaos d'une nouvelle vie me fait peur. Nous quittons la famille,
une partie des amis. Certes, nous n'avons pas fait des milliers de kms non
plus, mais notre quotidien va changer. On ne s'invitera plus au débotté, il
faudra désormais planifier. Difficile d'inviter juste pour un apéro ou une
soirée, ce sera plutôt des weekends à programmer.
Ce
n'est rien de grave, mais ça me rend triste de ne plus vivre ce quotidien
auprès des gens que j'aime. On s'éloignera de certains, c'est une évidence.
C'est toujours ainsi.
Les
choses changent et il faut bien faire avec. Mais je sais maintenant que je suis
de ceux qui n'aiment pas trop le changement. J'ai besoin de ma zone de confort,
de mes repères. Je crois que je suis profondément terrienne. Je rêve de poser
mes valise dans une petite maison avec un jardin et de laisser pousser nos racines dans cet endroit.
Je n’ai pas besoin de découvrir le monde. J’ai
besoin des joies simples du quotidien pour être heureuse.
Je suis sans doute quelqu'un de banal.
Habiter
une petite ville de province et ne rêver que d’une chose, avoir une famille, un
boulot qui me plait mais sans trop de contrainte.Vivre une vie
perso et familiale épanouie, ça ne vend pas du rêve c’est certains. Même pour
moi.
Adolescente, je me voyais impétueuse, aventurière, osant vivre ses rêves.
Mais je crois qu’il faut maintenant que je m’accepte. Il faut faire le deuil
d'un moi que j'ai rêvé. Je ne suis "que" moi.
Je
suis quelqu’un de simple, qui n’aspire pas à de grandes choses. Les gens qui
vivent une passion m’ont toujours beaucoup impressionnée. Je les envies.
J’aurais tellement aimée être animée d’une passion, qui aurait en quelque sorte
guidée ma vie.
Mais non. Je suis curieuse, rêveuse, voyager me plait, mais
seulement si je sais qu’un chez moi m’attend quelque part...
Il faut maintenant réussir à s'enraciner dans ce nouvel ailleurs.