J'ai longtemps hésité avant d'en parler. Parce
que c'est intime, parce que ce n'est pas facile à dire et peut être pas facile
à entendre. Parce que j'ai peur que des oreilles indiscrètes se trouvent par
ici. Parce que l'écrire signifie sans doute qu'il faut accepter et que ça j'ai
du mal. Mais c'est aussi pour cette raison qu'il faut que je l'écrive. Pour
m'en détacher un peu, pour tenter de prendre de la distance.
Si le blog est un peu morose ces derniers temps c'est parce que Mister
Guiz et moi vivons une période d'attente et d'incertitude que nous avons un peu
de mal à gérer. Moi particulièrement, je crois...
Nous essayons d'avoir un enfant.
Depuis plusieurs semaines. Plusieurs mois. Depuis que j'ai appris par
des douleurs que je souffrais d'endométriose. Depuis que l'on sait qu'on ne
doit pas traîner si nous voulons avoir plusieurs enfants.
Se sont succédés des examens, plus ou moins désagréables. A priori tout
devrait fonctionner mais mon corps fait de la résistance. Mon esprit sans doute
aussi. Je suis stressée. Je sais que ça n'arrange en rien le problème. Mais un
parcours en PMA pour plusieurs membres de ma famille, ça ne me mets pas
vraiment en confiance.
Et puis il y a cet écrasant désir de maternité. C'est dur à dire mais
c'est un peu comme un poids sur mes épaules. Une pression à la réussite de ce
projet.
D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été fascinée par les
bébés. Je me voyais bien mère à 16 ans. J'aurais endossé cette responsabilité
avec certainement beaucoup de difficultés mais certainement pas sans plaisir.
Le désir de maternité me suit depuis mon adolescence. Le jour de mon
mariage, ma maman m'a offert un album photo retraçant mon enfance. Et une des
choses qu'elle m'a dite "c'est fou le nombre de photos de toi un bébé dans
les bras". Je crois que ça résume mon état d'esprit par rapport à la
maternité. Une nécessité.
C'est assez flippant de voir ça comme ça, mais sans enfant, je crois que
ma vie n'aura pas de sens. Parce que dans ma manière de vivre, de faire des
projets, tout est centré sur la transmission, le partage, la famille. Et sans
enfant je ne serai pas accomplie. Je peux le dire. Je le sais, je le sens. Et
je pourrais même rajouter sans enfant biologique. (L'adoption me semble être une
toute autre démarche que le désir de maternité. Et s'il s'avère que nous avons
un jour à étudier ce projet pour devenir parents, ça nécessitera un parcours de
réflexion bien différent de celui d'une grossesse)
Voilà, c'est dur et c'est dit.
Au fond de moi, je sais que nous aurons un enfant, d'une manière ou
d'une autre. Mais l'attente me rend folle. Si on me disait, vous serez mère
dans 4 ans, je pense que j'accepterai les choses plus facilement que cette
incertitude. Dans 9 mois ? Un an ? Deux ? Plus ? On ne peut pas savoir et j'ai
beaucoup de mal à le vivre. Et puis l'ascenseur émotionnel à chaque cycle c'est
vraiment usant. Un peu comme une corde qui s'élime peut à peut et dont on fini
par craindre qu'elle casse.
Alors aujourd'hui je lance une nouvelle rubrique, " La cigogne et
compagnie".
Quelques billets pour me permettre de me décharger d'un poids trop grand
pour moi parfois. Pour essayer d'évacuer autrement que par le stress. Pour
essayer de trouver un peu de sérénité face à cette situation. Pour essayer
d'avancer...